Nous souhaitons, que pour votre plaisir de jeu, vous fassiez un brin d’effort coté costume. Donc voici quelques conseils pour savoir comment s’habiller comme le parfait vampire.
Pourquoi insister (un peu) sur le costume
A GNafron, on pourrait expliquer que jouer en jean-basket, c’est assez moche, et que ça colle assez peu à l’univers ou aux personnages. Car on parle de créatures surnaturelles drivées par l’égo, la domination, la séduction et l’arrogance.
Mais en fait c’est pas tant les baskets qui nous importent que le fait de changer de peau, de ne pas venir avec son pull de tous les jours.
S’installer dans un costume, ça participe au fait de rentrer dans le personnage et de marquer une distanciation avec lui. Comme le dit un de nos conteurs : « pour se mettre dans les baskets de quelqu’un d’autre, la meilleur solution reste de porter les même baskets« .
Comme nous vous l’affirmons, le GN est une oeuvre collective, commune, et vous participez à votre plaisir autant qu’à celui des autres. Pour mieux participer à ce coté spectacle, il est important de changer de visage. C’est aussi important pour que les gens vous différencient de votre personnage.
Sans compter le coté ennuyeux de faire un énième personnage avec le même look, ce qui fait que personne ne les différencie…D’un coup d’oeil on devrait pouvoir différencier vos personnages à leur attributs. Non, une couleur de chemise ne suffira pas.
Avez vous déjà vu un acteur de théâtre ou de cinéma porter systématiquement les mêmes vêtements que son personnage ? Ou le même costume d’un personnage à l’autre? Plus que rarement, n’est-ce pas ? Et ben ici c’est pareil.
Revenons à nos moutons
On va détailler un peu les styles proposés avant de parler budget. Parce que non, on ne souhaite pas non plus que ça vous coûte des millions.
Les vampires sont des créatures surnaturelles et pourtant terriblement superficielles. Tout d’abord prenons les univers de jeu et définissons des pistes et références visuelles. Vous êtes libre de vous habiller comme vous voulez, mais ces pistes sont pensées pour guider et conseiller les hésitants.
Comment s’habiller Anarch
Les Anarchs représentent le coté punk, vivant, « dans la face », on pourrait donc regarder du coté de ces liens ou encore . Bien sûr il y a des exceptions : un anarch un peu richard pourrait venir en costume-cravate, là où un gars plus classique sera en blouson noir.
Contrairement à ce qu’on croit, les looks blousons noir ou punk sont très travaillés : coiffure recherché, badges, identité visuelle, codes, etc. Car l’idée c’est de choquer, d’être différent et de répondre à des codes communautaires et identitaires propres.
Les Anarchs sont les exclus, les incompris, les révoltés, les révolutionnaires, ils veulent emmerder les camaristes rien qu’avec leur look vulgaire, les choquer et les frustrer. Les mots clefs sont « vivants » et « choquants« .
Les exclus de l’anarchie
Dans une société où l’essence, c’est d’être libre et révolté, le conformisme est certainement la seule grosse faute de goût. Être un boring pengouin costard-cravate trop bien peigné est le plus sûr moyen de passer pour un plouc (ou pire : un espion du prince).
Du coup, même les Anarchs friqués font attention à conserver un brin d’excentricité ou d’originalité, une boucle d’oreille, une coupe un peu originale ou étrange. Et cela peut confiner au cynisme mordant, à la douce ironie amère : être un capitaliste sans morale parmis les anarchs et porter fièrement un t-shirt Che Guevara.
C’est so 2017.
Comment s’habiller « Camarilla »
La Camarilla représente, elle, le coté mort, classieux, gothique, séducteur, on pourrait donc s’inspirer de choses comme ça ou ça ou encore ça.
Les Camaristes ont ce coté morbide, upper-class et un peu fascinant. La mort est séductrice et attirante. Bien sûr il y a des exceptions vulgaires brujah ou de conservateurs et classiques ventrue, les Toréador peuvent se rêver plus excentriques, etc. Mais globalement, c’est une piste assez générique : soyez classe.
Autant les Anarchs veulent choquer, autant les Camaristes ne souhaitent pas la faute de goût, ils s’habillent de façon soignée, tels des paons ornés de leurs plus beaux atours. Les mots clefs sont « mortels » et « séducteurs« .
Les exclus de la Tour d’Ivoire
Une petite note enfin sur les clans les plus exclus de la Camarilla : les Nosferatu et les Gangrels. Soyons clair, ces clans s’en fichent en général d’être séducteurs ou beaux. Ils ont ce coté animal, prédateur de la nuit. Ce sont les rebuts de la société vampirique, des incompris, voire des explorateurs certes, mais ce sont des rebuts mortels, dangereux.
Seulement, ils sont obligés de faire un effort pour être tolérés au sein de la Tour d’Ivoire, la Camarilla. Aucun Prince n’aime voir ses sujets habillés de frusques puantes trouvés dans la benne à ordure ou de peaux de bêtes pleines de puces. Le Prince de Lyon, ami des arts et du Clan Toréador, est plutôt exigeant.
De tels looks « disruptifs » seraient adorées chez les Anarchs, mais pas dans une cour de standing. Oser un tel affront en Elysium c’est risquer de se faire incendier par une Harpie. Voire étrangement ne plus recevoir la date de la prochaine soirée. Un oubli sûrement….
Du coup mêmes les clans exclus font des efforts. Masques, bandages et autres sont donc plus courants au sein de la Camarilla. Ils auraient trop à perdre à ne pas jouer un minimum le jeu. Certains le font avec un manque d’entrain à peine dissimulé, cherchant à jouer sur le fil du mauvais goût. C’est un humour très Nosferatu que de chercher à avoir le costume le plus irréprochable, pour mieux y être dérangeant, suintant et choquant.
D’autres feront le minimum vital. D’autres encore acceptent ce jeu d’apparence de bon coeur, et se veulent aussi gothiques que les autres, et donc encore plus dérangeants. Ils sont rares, et doivent se montrer d’autant plus impeccables pour être pris au sérieux.
Comment s’habiller « Alliance Indépendante »
L’Alliance Indépendante n’est qu’une chose : commerce, argent et corruption. Ils ont donc ce petit coté nouveau riche clinquant et un peu vulgaire mais érudit, ou bling bling mortellement froid et séducteur. S’il devait y avoir une couleur officielle pour l’Alliance Indépendante née à Las Vegas, ce serait l’or, assurément.
Bien sûr les Séthites vont jouer avec délectation sur les métaphores du serpent et de l’Egypte, là où les Giovanni aiment les sombres références morbides et l’Italie. User des peurs et des clichés est un art consommé, pour mieux désarmer son adversaire.
Comment s’habiller « on a budget »
Beaucoup d’entre nous sont fauchés et/ou étudiants. C’est quelque chose que nous intégrons pleinement, et nous voulons vous proposer de faire des efforts dans vos moyens.
La première chose que nous vous conseillons c’est d’investir les Emmaüs et autres Notre-Dame Des Sans-Abris, à Lyon. Il y a énormément de vêtements à très bas prix. Et cela vous permet non seulement de trouver des trucs un peu datés, à vil coût, mais en plus de faire une bonne action et d’aider des gens dans le besoin.
Grâce à ça, vous devriez avoir la base, un vêtement de base. A titre personnel j’arrive à m’en tirer pour 20-30 euros le costume ou un blouson à 40 euros, c’est pratique. Ca prend juste du temps. Vous pouvez également faire les friperies et autres brocantes.
Une fois que vous avez une base efficace, vous pouvez investir dans « les petits détails qui font tout ». Un bracelet à clou, un vieux foulard, une tonne de gel bas de gamme, éventuellement un collier toc glanés à NDDSA, et roulez jeunesse Anarch. Pour les Anarchs ces détails devraient faire appuyer sur le coté jeune, urbain, et révolté, choquant.
Pour la Camarilla, les détails se doivent être plus classe, plus recherchés, plus riches. Vous êtes l’élite, tout de même ! A vous de découvrir ces petits détails qui font toute la saveur du personnage. Collier, bague, cravate, chapeau, canne, cape, masque, … L’important n’est pas le prix, mais l’impression et l’unicité.
Imaginez un personnage en costume normal. C’est banal. Ajoutez lui une cravate particulière, une coupe fraîche, une bague désuète à la signification importante et voilà vous avez Pieterzoon.
Bref, l’important n’est pas le montant que vous y mettez. C’est plus le temps et l’implication que vous êtes prêts à passer pour votre plaisir et celui des autres.
Image : le groupe punk The Squid, de Chicago. Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Chicago_Punk_Band_The_Squids.jpg